« Dis papa, c’est quand ton pélé ? » : en lançant l’invitation, le père François, Alexis, Gilles, François, Olivier et François-Xavier, membres de la pastorale des familles et organisateurs de l’événement, avaient-ils imaginé cela pour une première ? Une soixantaine de pères étaient réunis samedi 3 juillet route de Beaudignies, au Quesnoy, pour un départ à travers champs, sentiers pédestres et herbes folles, livrets de pèlerin à la main et équipés d’un foulard de couleur.
Pères de famille et pères de communauté, rassemblés pour ce pèlerinage de deux jours placé sous le patronage de saint Joseph en cette année qui lui est dédiée, et conduit par notre archevêque, Monseigneur Vincent Dollmann. Un moment fort pour tous, par petits groupes pour faciliter les échanges, rythmé par des enseignements, des temps de silence, des prières et de nombreux moments de grâces, empreints de simplicité et de générosité, comme lorsque nos pèlerins, trempés jusqu’aux os, se sont vu offrir le café par une famille à Saint-Aubert.
Ce cheminement aura permis à chacun de méditer sur sa condition de père ( « On ne naît pas père, on le devient », nous dit le pape François en parlant de saint Joseph - Patris Corde n°7) ; de réfléchir à ce qui fait parfois obstacle à notre paternité ; de contempler - avec nos yeux de fils cette fois - la beauté de la création. De la nature, de notre patrimoine, de ce qui nous entoure, tout simplement, entre le Quercitain et le Cambrésis, où les scouts de Douai ont assuré les ravitaillements, en passant par Solesmes et l’Institution Saint-Michel. Là, les pèlerins ont été accueillis par Christophe Lobry, chef d’établissement, lui-même pèlerin, qui avait mis à disposition l’internat, la cantine et la (superbe) chapelle de l’établissement pour la veillée, l’enseignement du père Mathieu Dervaux, vicaire général, le temps d’adoration et le sacrement du pardon, proposé par plusieurs prêtres du diocèse, venus s’associer à l’événement.
Accueillis par les familles sur le parvis de la cathédrale
De quoi repartir l’esprit (tout) en paix et les jambes (presque) légères le dimanche matin pour 23 kilomètres dans la campagne solesmoise cette fois, avec en point de mire – entre deux éclairs et sous une pluie battante – la ville aux trois clochers, Cambrai. La pause déjeuner à l’église de Cagnoncles, après deux heures de vents contraires, fut la bienvenue pour les participants, avant la dernière ligne droite vers l’archevêché, pour y déposer son sac de randonnée, puis vers la cathédrale Notre-Dame-de-Grâce.
Sur le parvis, des acclamations : celles des familles. Elles attendaient toutes avec impatience les papas pour la messe présidée par Monseigneur Dollmann, qui a confirmé à cette occasion un pèlerin et deux jeunes. L’étape finale d‘un cheminement spirituel presque hors du temps avec la statue de saint Joseph portée à tour de rôle par des pèlerins heureux et déjà prêts, pour beaucoup, à repartir. « Dis papa, c’est quand ton prochain pélé ? »